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In tricot veritas
17 décembre 2004

Joyeux Noël 4 et 5

Alors pour Manou et Odile que j'assomme (sans compter les autres qui n'osent pas le dire…), promis, puisque c'est la période où on prend de bonnes résolutions, en 2005, mon blog sera comme celui-là : calme et économe en mots. Pour les autres, je me suis vraiment fait plaisir en cherchant toutes ces informations sur Noël, car j'ai appris beaucoup de choses également. En particulier que le renne au nez rouge (le neuvième) s'appelle Rodolphe,

 

 

ou que si on n'a pas de cadeaux le 25 au matin, c'est qu'il est arrivé quelque chose au Père Noël :

 

 

On ne croirait pas, mais qu'est-ce qu'il doit accumuler comme "galères" la seule nuit de l'année où il travaille ce pauvre bonhomme qui doit en plus se prendre les pieds dans son long manteau !

 

Je ne suis pas une spécialiste de Noël ni du Père Machin qui va avec, mais pour ce que j'ai compris, il y a une une tradition mondiale de personnage mystérieux qui vient d'un monde autre, qu'on ne voit pas et qui distribue des présents ; en Europe, il y avait déjà des "bonshommes de Noël" (voire des "bonnes femmes" comme la Tante Arié en Franche-Comté, ou la Beffana en Italie, ou encore la Babouchka des russes) à côté de St Nicolas. Et c'est bien Coca-Cola qui nous a sumergés ainsi que son pays d'origine et le monde entier finalement grâce à ses campagnes de pub, en remplaçant nos figures traditionnelles par un St Nicolas "marketé".

 

Il y a tant de sites sur Internet, que c'est un vrai plaisir pour s'informer et voir de jolies choses, j'en indiquerai quelques-uns seulement : Joyeux-Noël, le "St Nicholas Center" très riche en information et en illustrations. C'est là que j'ai trouvé ces jolies images concernant Noël en Ukraine :

 

 

 

Mais on peut aussi trouver une collection de cartes postales de St Nicolas depuis 1916, ou des recettes pour Noël (eh oui, encore !).

 

Aujourd'hui, pas d'Oscar, mais un "chat-grenouille" :

 

 

Oui, je sais, il a de belles cuisses…

 

Je me suis régalée à la lecture du blog d'Annie à propos des chevaux et du Joual, j'adore apprendre des choses nouvelles, et j'ai tellement aimé ce Québec au cours d'un séjour trop bref ! Alors joual et jouaux ? Eh bien c'est comme écheval, écheveaux ! C'est l'histoire de mon petit frère qui voulait que maman lui tricote un pull en laine de cheval (???) par ce qu'il aidait souvent à la mise en pelote à partir d'écheveau (il connaissait bien la grammaire Guillaume !).

 

Puisqu'on parle de tricot, voici Vaila brut de décoffrage, terminé depuis mercredi :

 

 

mais qui attend son finish. La preuve :

 

 

J'ai donc à couper les ficelles qui dépassent, à fixer au point de croix les revers après les avoir raccourcis (les fameux steeks, mot écossais qui veut dire stitches je crois, faits de mailles supplémentaires faites pour être découpées), et pour une fois, je crois que je le passerai à l'eau pour le faire "gonfler", et surtout pour travailler un peu le col et les bordures d'emmanchures. J'ai suivi bêtement les explications, en tout cas pour les mailles laissées en attente sous les bras : 35 au total, alors que d'habitude, j'en laisse 7 à 9 seulement. Dans un cas comme ça, je pense qu'il faut en supprimer quand on relève les mailles autour de l'emmanchure, car ça fait "frise". J'aurais dû y penser avant. C'est fou ce qu'on apprend à chaque fois qu'on fait quelque chose !

 

Mon petit Glacier (et non Glaçon) comme je l'ai baptisé la dernière fois est terminé aussi :

 

 

J'ai donc brodé quelques perles uniquement sur le devant avant de faire les coutures, perles lavande (le pull est bleu lavande) et transparentes avec un reflet irisé pour rajouter un peu de brillant et de reflet comme celui de la lumière dans la glace. J'en ai mis peu car c'est une grosse laine, et j'ai dû mettre des grosses perles et non de la rocaille comme je l'avais prévu, et que c'est pour une petite fille de 17 mois qui va s'empresser de tirer dessus (sauf si on lui met des moufles !). Et puis si ça se trouve, la maman va les découdre pour raison de sécurité… Détail de l'emperlement (là, la couleur est bonne !) :

 

 

Mon humeur du moment ainsi que les restes de fil mauve m'ont fait sortir une aiguille circulaire N°6 de 40 cm pour me rappeler combien un petit diamètre sur des pieux n'est pas agréable ! J'ai tenu bon, me suis entêtée, et ai refusé de passer sur un jeu de 4 aiguilles, voilà ce que ça donne :

 

 

Encore une photo, celle du châle qui n'est pas près d'être twisté ! Il m'en faut 45" . Help me please ! Non pas à le tricoter, mais à comprendre. Bon, voilà déjà la photo des 60 cm de faits :

 

 

Mon Larousse (français) me dit : "pouce, ce mot sert parfois, en particulier au Canada, pour la traduction du mot anglais inch". Alors, et nous, français de France, comment on traduit ? Le pire : "unité de mesure valant 2,707 cm, mais une entente industrielle des pays anglo-saxons lui a attribué la valeur de 2.54 cm". Argh ! Moi, mon patron me dit 45" de haut. Donc si déjà il n'y a que les canadiens qui ont le droit de dire pouce, moi, je ne sais pas comment on prononce ". Quelqu'un le sait ? Ensuite, si je fais des calculs je multiplie 45 par 2,707 ?  2,54 ? 2,5 ? Tu vois Monique-qui-vis-en-Angleterre, les prises de tête, il n'y a pas que moi qui les donne ! Et est-ce que quelqu'un sait pourquoi "ils" se sont entendus pour modifier 2,707 en 2,54 ? Où est la simplification ? Et pour me compliquer la vie, ce matin, mon placard où je range mes réserves de fils pour les "en cours" et mes aiguilles refuse de s'ouvrir : motif, la serrure est bloquée. Et j'arrive à la fin d'une pelote de Tweed ! Je ne vais pas raconter ma vie, mais je termine l'année en apothéose, en feu d'artifice, ça tombe de tous côtés ! Espérons que l'an prochain sera plus soft…

 

Le jersey dans tous ses états et les Etats de Jersey

 

Le jersey, à l'endroit ou à l'envers, tire son nom de l'île de Jersey

Jersey (comme Guernesey) est associée au tricot depuis plus de 400 ans, sous l'impulsion de la reine Elizabeth Ière (règne fin XVIème siècle) dont la fin de règne aura propulsé l'Angleterre au rang de premier pays producteur de bas pour toutes les Cours européennes. Cette activité est tellement plus rentable que l'agriculture qu'on édite un décret menaçant d'emprisonnement les tricoteurs qui délaissent l'agriculture pendant la saison ! A cette époque, on tricotait essentiellement des bas et en rond : les mailles tricotées n'étaient donc que des mailles endroit, la maille envers n'était sans doute pas encore utilisée comme élément de structure (il n'y avait ni côtes ni point mousse dans les tricots de l'époque), mais plutôt comme élément décoratif.

 

Il semble que les premiers pulls pour les marins (vraisemblablement les ancêtres des fameux "jerseys" ou "ganseys") apparaissent à cette époque : tricotés en rond, avec quelques mailles envers pour l'agrément, ils se portaient "dessous" comme une chemise. Au début, "jersey" et "gansey" était communément employés pour désigner le point jersey et tout vêtement tricoté en jersey, avant de désigner les pulls traditionnels apparus plus tard dans ces îles (XIXème siècle).

 

Donc en français, on a gardé le mot "jersey" pour nos mailles endroit ou envers, ceci étant dû à l'importance des relations entre ces îles et la France mais aussi au poids économique historique des britanniques sur le marché du tricot. Quelques photos de près de ces mailles ici (cliquer sur les photos pour voir la suivante).

 

La France et l'Angleterre, les vikings et la Normandie : quel rapport avec Jersey ?

Jersey s'appelait Augia avant que Jules César ne s'en empare et l'appelle Caesarea d'où dériverait son nom actuel. Mais pour d'autres, son nom viendrait du scandinave, les vikings ayant débarqué sur ces îles au IXème siècle : "ey" signifie "île", et Jersey soit "île verte" ("jers" viendrait de "gers" = vert) ou "île de Geirr", Geirr étant un viking qui a ravagé l'île pour se l'approprier.

 

Les vikings débarquent et surtout dévastent la région normande au IXème siècle. Pour avoir la paix, on donne cette région à ces "hommes du Nord" en 911, qui prendra par la suite le nom de Normandie. Et on parlait norvégien en France au Moyen-Age ! En 933, un groupe d'îles de la Manche, les îles anglo-normandes ou Channel islands en anglais (Jersey, Guernesey/Guernsey, Aurigny/Alderney, Herm, Jethou, Sercq/Sark, les petites îles désertes des Minquiers et des Ecréhous et d'autres îlots) sont annexées au Duché de Normandie.

 

 

Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, conquiert l'Angleterre en 1066 et en devient son roi sous le nom de Guillaume Ier le Conquérant ; il y importe la langue normande, langue d'oïl fortement influencée par les invasions germaniques, mais qui a conservé les termes scandinaves essentiellement dans tout le vocabulaire lié à la mer. La langue normande restera la langue officielle de la Cour d'Angleterre jusqu'au XIVème siècle et constitue encore aujourd'hui une langue pratiquée dans les îles anglo-normandes (le jersiais notamment à Jersey). Elle a également  une forte présence au Québec (voir en bas de page).

 

Henri II, comte d'Anjou et fils de Mathilde de Normandie, héritière du Duché de Normandie et du Royaume d'Angleterre, épouse Aliénor d'Aquitaine en 1152, qui vient de divorcer de Charles VII, roi de France. Elle amène le Poitou et l'Aquitaine à Henri II qui monte sur le trône d'Angleterre en 1154 et fonde la dynastie des Plantagênets : la moitié de la France d'alors dépend de l'Angleterre ! De plus, les Plantagenêts règnent en souverains en Angleterre, mais sont vassaux des capétiens en France, situation explosive qui conduira les deux pays à de nombreuses guerres jusqu'à la la fin du XVème siècle.

 

En 1204, Jean sans Terre, fils d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II, dernier Duc de Normandie est contraint d'abandonner la Normandie au Royaume de France, mais les îles anglo-normandes restent rattachées au Royaume d'Angleterre (sauf les îles Chausey qui restent à la France) et seront des lieux de batailles entre anglais et français au cours des siècles. Aujourd'hui encore, elles ne sont toujours pas intégrées au Royaume-Uni, mais sont des bailliages britanniques avec une certaine indépendance, où le normand est encore pratiqué et la reine Elizabeth II porte toujours le titre de Duc de Normandie…

 

Cette relation forte entre Jersey et la Normandie se retrouve dans les hymnes nationaux de cette île ainsi que dans ses armoiries qui arborent les 3 léopards "passants" des Plantagenêts tandis que la Normandie s'est "vengée" en n'en gardant que deux dans les siennes :

 

 

 

  Concours de Noël : quatrième et cinquième étapes

 

Les vacances se profilant, j'ai décidé de regrouper aujourdhui les dernières questions. Pour les "concourantes", je rappelle que le concours sera clos le 31 à minuit, donc il y a le temps de réfléchir !

 

Quatrième question

Je sais, j'exagère, il y en a deux ! En rapport avec cette région dont on parlé au-dessus :

 

 

1 - Avec quoi pratique-t'on l'énoisage ?

2 - Je m'appelle Margaux, ma robe est bordeaux, et je vis dans un château à Arsac : quel est le nom de mon cru (en rapport avec le tricot pour une fois) ?

 

Cinquième question

Je suis un chimiste français qui a fait la révolution à en perdre la tête, mais aussi le nom d'un modèle de tricot dont on a parlé récemment sur quelques blogs. Mon nom ?

 

Bonnes recherches ! Réponses à adresser à Christine-73@wanadoo.fr.

 

Brèves

 

Ils annoncent de la neige, mais elle encore loin au dessus de nos têtes, ce n'est pas demain qu'on pourra faire des bonshommes de neige !

 

 

J'ai trouvé un hôtel particulier du XVIIIème sis dans la Cité Médiévale de Guérande, à l'intérieur des remparts de l'ancien château. Il s'appelle "Le Tricot", est dans la rue du Tricot qui débouche sur la poterne du Tricot. Quelqu'un connaît l'origine de ce nom ? Nom de famille je suppose ?

 

 

A bientôt, vale,

Christine

 

Coming next : ce à quoi vous avez échappé…

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Commentaires
V
Bonjour!<br /> <br /> Les 3 lions-léopardés sont normands (et les armes de Normandie ne sont pas dues au Plantagenet, mais à un duc-roi normand qui le donna à leur ancêtre...):<br /> <br /> Les Armes de la Duché Normande (à ne pas confondre avec le drapeau Normand à croix de Saint Olaf jaune éclatée sur fond rouge) sont 3 lions-léopardés passant, d'or sur fond rouge, c'est-à-dire selon l'art héraldique:<br /> <br /> "De Gueules à trois lions léopardés d'or tiercé de face, milieu & base passant dextre", en devise héraldique: "De règne et 3 léopards d'or", en françois "Deux règnes étroits lions parts d'ores", en traduction française: "Deux royaumes séparés lions dorénavant étroitement" (les 2 royaumes liés, c'est-à-dire états, étant ceux de Normandie & Angleterre, réunit suite à la victoire de Willelm Þé Konkéror à HaſtĒns: "Hastings" en 1066). Le blason à 3 lions léopardés est le plus ancien (présents dans celui de Gruchet-le-Valasse), & le seul authentique, c'est le triplement du dragon skandinave (la graphie est volontaire) qui est à son origine, quant au blason à 2 lions-léopardés c'est aussi une usurpation française de Septembre 1465 à Novembre 1469, du roi Louis XI faisant fi de la trinité óðinnique, & n'eut que 4 années éphémères d'existence (le même triste sire, qui symboliquement brisa indûment l'anneau Ducal le 9 Novembre 1469, la langue bleue et les griffes, sont aussi un ajout des français...).<br /> <br /> Bien à vous
C
Vaila est superbe, tout comme Glacier, ses perles et son bonnet assorti ! Jolie idée que d'ajouter des perles, j'aime bien.<br /> Merci pour toutes tes recherches, c'est très intéressant !<br /> Joyeux Noël !
C
Vaila est superbe, bon courage pour rentrer les fils ! Petit Glacier est très mimi, j'aime beaucoup les perles, et le bonnet adorable !<br /> Pour ce qui est du pouce, j'ai décidé une fois pour toutes qu'il valait 2,5 cms et jusqu'à présent ça a été !<br /> Encore une fois j'ai appris beaucoup de choses grâce à toi, merci !<br /> Mais alors je refuse tout net de goûter aux cuisses du chat-grenouille, que fait la S.P.A. ??? :-D
A
J'aime beaucoup ton pull bleu et blanc, il me fait penser au drapeau quebecois! J'ai lu ton lien sur la langue Normande vs Le joual...tres interessant! Tres rigolo aussi le mot d'enfant avec la laine de cheval pour l'echeveau...C'est vraiment super ta facon de presenter ton blog. BRAVO!!!
C
j'ai oublié... en leur donnant la Normandie, on voulait surtout les empêcher de remonter la Seine, parce qu'un peu plus loin, il y avait Paris !
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