L'effet yo-yo
Ca y est, on est en plein dedans !
La presse écrite et télévisuelle nous abreuve comme chaque année à pareille époque de campagnes anti-rondeurs, de slogans contre les kilos superflus, de haros sur la cellulite disgrâcieuse et de publicités diverses avec à l'appui des femmes en situation.
Vous avez d'ailleurs sûrement remarqué comme moi que -dans la pub- seule la femme est victime de surpoids et de silhouette enrobée ? Bizarre. Et que cet enrobage ne se voit jamais, puisque les mannequins choisis ont toujours une ligne parfaite, voire sont carrément maigres ? Mais que conscienceusement, elles avalent pilules, sachets en poudre ou flacons miraculeux, et se tartinent de cosmétiques pour mincir...
Ah, mes pov'dames, que notre vie n'est pas drôle à être génétiquement et hormonalement programmées pour avoir de la cellulite justement là où on n'en veut pas, à passer notre temps à prendre des kilos qu'on s'évertue de perdre quelques mois après, pour recommencer l'année suivante.
Bref, passionnées du yo-yo nous sommes, passionnées de régimes nous restons.
Pour nous aider à lutter contre la tentation et à effacer les excès de ces derniers mois, des petites pilules ou des solutions buvables : "trop de stress, minceur en détresse" (restons zen), "et vous, si vous passiez à la taille S ?" (en prenant 2 pilules magiques par jour ? Pendant combien d'années ?), "et vous, vous commencez quand ?" (je me demande...). Et si on veut aller deux fois plus vite, profitons de notre sommeil : "chut, je mincis" (et on en perd son pyjama au sortir du lit), "jour et nuit, le cactus agit" (quelle chance on a !). Quelques capsules quotidiennes, et "la silhouette est sculptée de l'intérieur" (mieux que Michel-Ange !).
Allez, faisons un petit effort, on a même les boissons pour garder la ligne, au cas où ces gélules/pilules/capsules donneraient soif : notre "partenaire minceur" qui prépare son lancement en version gazeuse, l'eau qui donne la taille fine et celle qui sourd au pied du Mont-Blanc mais versant italien ("mon eau minceur, c'est C... ").
Côté produits corporels, des sérums/gels/crèmes et émulsions diverses : "jusqu'à -3,7 cm", "je me sens de nouveau bien dans mon jean" (et quand on n'en porte pas ?), "dégommez votre cellulite", et "pas de répit pour la cellulite". Enfin, on va s'en débarrasser et il n'y aura "plus rien à cacher" !
Que celles d'entre nous qui auront besoin d'être épaulées dans cette guerre printannière aillent batailler en groupe et accompagnent celle qui nous dit : "mon coach bien-être, j'y vais" (vas-y donc, cours , vole et nous venge !). Quant à celles qui savent qu'on naît très rarement avec un corps de rêve, se régaler avec cette campagne actuelle et participons-y. Et gardons nos kilos !
Gratuit, un petit site qui ne fait pas grossir...
Yo-yo ?
Le yo-yo est le deuxième jouet le plus vieux au monde, après la poupée. Il aurait été inventé en Chine, mais il est décrit en Grèce dès le 6ème siècle avant JC, où il aurait avant tout été une offrande aux dieux pour obtenir leur protection. Décrit aux Philippines au XVIème siècle où il aurait servi d'arme pour chasser, il apparaît la première fois comme jouet en Inde au cours du XVIIIème siècle.
Partant d'Orient, il arrive en Europe à la fin du siècle, probablement grâce aux missionnaires, notamment en Ecosse, en Angleterre et en France où il se répand chez les nobles. C'est d'abord un jouet à la mode dans les classes aisées, réalisé en verre et en ivoire, puis un instrument chargé de dissiper la tension nerveuse, parfaitement bien approprié aux temps de la Révolution ; pendant la Terreur, de nombreux aristocrates fuient la France et emportent avec eux ce petit objet qui sera vite surnommé émigrette, en rapport avec leur émigration.
A titre de thérapeutique destressante, on permettait aux condamnés de jouer au yo-yo sur le chemin de la guillotine ; toujours dans ce rôle, on le voit apparaître dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais, dans les mains du duc de Wellington ou de la soldatesque napoléonienne à la veille des batailles.
En France, il est connu sous le nom de "joujou de Normandie" (et si quelqu'un pouvait m'informer à propos de cette expression, car je n'ai rien trouvé !), mais le nom le plus usité est bandalore. Ensuite apparaissent, toujours en France, des noms en relation avec la Révolution : émigrette, de Coblentz (où beaucoup de familles se réfugiaient), et incroyable (dandy français). En Angleterre, on l'appelle bandalore, quiz ou encore jouet du Prince de Galles. Concernant l'histoire européenne du yo-yo, on peut voir plus d'images sur ce site, notamment un carreau de Delft qui date des années 1630-1650 et qui remettrait en question le rôle de la France comme premier pays européen d'apparition.
Le premier yo-yo américain apparaît en 1866, mais le vrai yo-yo, celui que l'on connaît aujourd'hui, est créé par un émigré philippin, Pedro Flores, dans les années 20, et qui monte sa société en 1928 en Californie.
Le terme américain de yo-yo viendrait de son ancien nom français, joujou de Normandie, mais il viendrait plus probablement du tagalong, dialecte philippin, où yo-yo signifie "revenir", "retourner". Le mot "yo-yo" est apparu pour la première fois en 1916 dans un article de presse décrivant les jouets philippins ; depuis, il a remplacé le mot bandalore, et le nom a été déposé en 1930 par un américain, Donald Duncan, qui le commercialisa à grande échelle.
Quelques sites : un musée national du yo-yo à Chico (Californie), l'énergie mécanique qui régit les mouvements du yo-yo et comment fonctionne le yo-yo, et pour vous amuser, quelques figures à réaliser.
Tout le monde pratique le yo-yo, si !
C'est un sport international qui permet de se détendre entre deux réunions, mais déjà connu dans les familles royales européennes au XVIIIème siècle :
Le Dauphin Louis-Charles jouant avec une émigrette, Musée d'Auxerre (attribué à Vigée-Le Brun, 1755-1842)
Ainsi que par les soldats de Napoléon, pour se détendre, avant la bataille de Waterloo :
La météo pratique magistralement cet art depuis quelques jours :
Jacob-Bellecombette vendredi 15 avril
Jacob-Bellecombette, dimanche 17 avril
Vous avez vu ? Le chat n'a pas demandé son reste ! Tiens, à propos de chat, même eux... :
L'Asie a d'ailleurs donné naissance à de nombreux joueurs de yo-yo ou d'autre chose :
Yo-yo... Ma qu'est-ce qu'il joue bien !
Des chanteurs célèbrent l'art du yo-yo : Serge Gainsbourg, Annie Cordy et plus récemment Jennifer !
Des français anonymes en parlent tous les jours à leur façon : Alli Mensche sinn frey unn mit de nämliche Dignité unn de nämliche Rachte gebore, jo ! jo ! (elsassisch/alsacien) - Trad : tous les être humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, yo ! yo ! (français). Et on pourrait aussi rajouter les rapeurs qui "interjectent" des "yo" dans toutes leurs phrases.
La médecine s'y intéresse aussi : pratiquer des régimes yo-yo à répétition amoindrit nos défenses immunitaires, mais le yo-yo est aussi un aérateur transtympanique implanté en cas de pathologie de l'oreille moyenne. Et les informaticiens en parlent aussi quand leur système est instable.
Tricot yo-yo
* Le voilà, enfin :
Lavoisier, un peu yo-yo à cause du point. La couleur est celle de la photo de gauche, en un peu plus pâle.
* Le Fair isle démarré la semaine dernière était bien Cats&Mice. Je ne l'ai pas vu monter, le motif est très simple et file à tout allure (taille 5/6 ans). Par contre, je me retrouve avec le même "problème" que le Cold duck, à savoir que les changements de couleur sont très fréquemment alignés verticalement, ce qui provoque un effet yo-yo, car il est difficle de maîtriser une tension souple pour les fils tendus à l'arrière du tricot. C'est pourquoi les motifs Fair isle sont souvent en diagonale, comme le traditionnel OXO, cela permet d'avoir des jacquards bien plats.
* Un autre petit yo-yo en cours, car j'ai des problèmes d'yeux en ce moment, et le jersey en pilotage automatique comme le dit si justement Jeanne-Marie est idéal pour occuper les mains en laissant libre l'esprit et les yeux aux repos. J'avais 3 pelotes de Mimosa de Cheval Blanc (mélange à parts égales de coton et acrylique), un fil multicolore, qui se tricote en 3,5/4, plutôt en 4/4,5 d'ailleurs, 85 m/pelote, pas de quoi faire même une petite taille. J'ai fouillé dans mes cartons pour trouver quelques couleurs pour compléter, et les rayures de Printemps ont démarré :
L'effet yo-yo est dû aux fils qui n'ont pas tout à fait la même grosseur, et selon la couleur, le tricot est plus ou moins large (mais 
de très peu !)
* Dernier yo-yo pour aujourd'hui, Palmette, un petit châle en dentelle réalisé en Fine Kid d'Anny Blatt, mélange laine et mohair, dans un superbe ton chartreuse. Je me suis basée sur la construction du FBS, mais ai changé le point. Il y a moins de trous, mais ce "Candle of glory" (je ne sais comment traduire ça) yoyote car à la base du motif, il y a d'un seul coup 6 augmentations, qui sont supprimées sur les 6 rangs suivants en faisant 2 diminutions par motif tous les deux rangs. Effet yo-yo garanti !
La prochaine fois, si cela vous intéresse, je vous explique comment créer son propre châle à partir d'un point dentelle ? En attendant, je remercie toutes celles qui prennent le temps de mettre un petit mot, ça fait vraiment plaisir, et souhaite à tous une excellente semaine
A bientôt, vale,
Christine
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