Pelotes, je vous aime !
Et tout d'abord, un immense merci à toutes celles et ceux qui sont passés ici depuis la dernière fois (c'est sans doute la grippe qui a suscité 500 passages le jour de mon dernier post !) et à tous ces commentaires reçus, soit sur le blog, soit en privé. Je n'ai retenu qu'une seule chose, c'est que le virus de la grippe lainière avait contaminé tout le monde, mais n'était pas assez virulent pour abattre le dynamisme et la sympathie des passionné(e)s des aiguilles et de la laine.
Aujourd'hui, on parle pelotes en tous genres.
Pelote, du latin "pila", qui veut dire balle (pour jouer), et par extension tout objet rond. Les jeux avec une balle existent depuis toujours ou presque, puisque dans l'Antiquité, ils semblent connus des Grecs sous le nom de "sphéristique", puis des Romains qui les nomment "pila". Au XIIème siècle, ce sont des moines qui, pour faire un peu d'exercice, envoient sur les murs, le sol et les poutres de leur cloître une balle (l'esteuf) à main nue : le jeu de paume est né.
Au début, les balles sont en chiffon et en laine, mais pour avoir de meilleurs rebonds, on cherche à durcir la balle, et la paume commence à souffrir : on met des gants. Puis au XVème siècle, on renforce les gants par des sortes de cordages, pour mieux protéger les paumes des esteufs en cuir ou remplis de chaux. Le battoir en bois fait son apparition, et au XVIème siècle, c'est la raquette avec un manche et un cordage en boyaux de mouton !
Eh oui, le jeu de paume est l'ancêtre de nombreux sports bien connus : tennis, volley, badminton, squash, base-ball, cricket et pelote basque par exemple.
Ce jeu qui nout vient du Moyen Age a d'ailleurs laissé de très nombreuses expressions dans notre langue, pour commencer, le mot "tennis" qui vient de "tenetz", déformation de "tenez Messire" que l'on prononçait lors du service.
Quelques-unes de ces expressions dont on trouvera l'origine ici :
- prendre la balle au bond
- qui va à la chasse perd sa place
- rester sur le carreau
- épater la galerie
- jeu de mains, jeu de vilain
- peloter (jeu de mains etc, etc...)
- les enfants de la balle
Pelote de laine et fil d'Ariane
Pelote : "boule formée de fils roulés sur eux-même", Larousse dixit. Heureusement pour nous, le fil est plutôt continu, sinon on ferait des noeuds partout ! Il n'y a que les chats et les anglophones qui considèrent que la pelote est une balle ou une ball, car les pelotes qu'on achète sont soit en forme d'haltères, soit aplaties, soit sous forme d'écheveaux, mais jamais sphériques. En tout cas pas chez moi.
Pas chez moi non plus la pauvre Ariane abandonnée à Naxos par Thésée ! Ce jeune athénien, fait partie des jeunes gens livrés régulièrement en pâture au Minotaure. Quand Ariane, jeune crétoise et fille du roi Minos, l'aperçoit, elle décide de le sauver et lui confie une pelote qu'il dévide au fur et à mesure de son avancée dans le labyrinthe, qui, comme les cailloux du Petit Poucet, doit lui permettre d'en ressortir. Ce qu'il fit. Mais l'ingrat l'abandonne.
On trouve de tout sur le net : dans le texte, Ariane donne une pelote de fil, mais de site en site, on trouve des pelotes de ficelle ou de laine ! Ariane tricotait, si ! Et si cette activité ne lui mettait pas les nerfs en pelote, elle ne lui permettait pas non plus de faire sa pelote (mais fille de roi, en aurait-elle eu besoin ?). Plus sérieusement, on l'a retrouvée à Pompéi représentée avec la fameuse pelote et Thésée, et plus tard, cette pelote fut aussi peinte de nombreuses fois (voyez son éclat ci dessous !).
La pelote est associée au chat, mais il n'y a pas que lui ! Le cheval par exemple : les taches blanches formées par des poils blancs sur peau dépigmentée sont des "en-têtes" lorsqu'elles sont sur le front, et selon leur forme, on parle d'étoile, de fleur ou de pelote qui est une belle tache ronde, comme en portait Ourasi, un célèbre trotteur.
Les chats, éternels amoureux des pelotes ?
Il y a des chats qui pelotent dans notre univers et ils ont même une maison. Mais rien à voir avec la laine chez Balzac : Au milieu de cette large poutre mignardement sculptée se trouvait un antique tableau représentant un chat qui pelotait... L'animal tenait dans une de ses pattes de devant une raquette aussi grande que lui, et se dressait sur ses pattes de derrière pour mirer une énorme balle que lui renvoyait un gentilhomme en habit brodé. La Maison du chat-qui-pelote est d'abord parue quatre fois sous le titre de Gloire et malheur, et c'est en intégrant la Comédie Humaine (édition Furne de 1842), que ce texte, le premier du premier volume, prend son titre définitif.
Pelotes timbrées
Début de pelote et la vie trépidante des pelotes à travers le monde
vie trépidante de la pelote en pays basque
PS du 14/10 : ce timbre est tout récemment sorti et disponible
autre timbre qui vient de sortir :
Pelotes et eradiknit
Le premier eradiknit (EK) est terminé. En (très) grosse laine, mèche ou non, tricotée en 8, que ça fait mal aux doigts, et taille 6 ans. J'ai raté mon coup, il va falloir faire un EKbis genre bonnet ? En 8-qui-fait-mal-aux-doigts ?
Dans le cadre de Rose, le FBS progresse. Je peux même considérer qu'il s'agit d'EK2, car j'avais 4 pelotes de Mohair 50 de Phildar, et je crois bien qu'il ne va rien me rester. Ouf ! (Lui, il n'est qu'en 6...)
Quant à Mossbank, loin d'être EK3 car il faut que je rachète de la laine, il a ses aérations sous les bras (steeks) depuis peu, et va un peu plus vite car les emmanchures sont très creusées. Vraiment très. Et il y a une belle erreur dans le patron sur leur positionnement, qui aurait fait que le centre de mon pull n'aurait pas coincidé avec le centre d'un motif. Je suis sidérée par ces "patrons "étrangers", car dans mon expérience, il y a souvent des erreurs, dans les grilles, dans les quantités de laine, dans les explications ! Je ne comprends vraiment pas une telle fréquence : un texte, ça se relit et se vérifie s'il y a des données techniques, un dessin, ça se vérifie aussi avant d'imprimer, non ?
Je termine en remerciant Nathalie pour le questionnaire sur mon nombril que vous trouverez ici -le questionnaire, pas mon nombril !- (petit sapin du Canada, tu veux bien prendre la suite ?), et Christine pour sa curiosité sur ce que j'aime ou pas que vous trouverez là (et que je passe à Sophie-Knitchy-Bitsy qui a des crises d'itchy).
Avec une pensée pour une région durement touchée et qui nous fournit de si belles pelotes : le Cachemire.
Bon week end, à bientôt,
Vale, Christine