La Fête de la laine
Aujourd'hui, il n'y aura pas de suite à Urgences.On va être "sérieux"...
Pour la troisième fois, je me suis rendue samedi dernier à la Fête de la laine à Crest (Drôme), car j'aime beaucoup voyager au Centre du monde.
Cette manifestation est la plus importante de celles organisées par la Toison d'Art, association qui regroupe des artisans fiers de leur métier, et qui cherchent à promouvoir les fibres naturelles et à mieux faire connaître l'ensemble de leurs savoir-faire dans la chaîne de transformation de ces matériaux. Ce sont tous des artisans créateurs qui commercialisent leurs produits uniquement en vente directe.
La Fête de la laine se situe dans un grand bâtiment le long de la Drôme : aucun problème pour se garer et l'entrée est gratuite. Ce n'est pas Créativa, c'est beaucoup plus simple et sans prétention, et moi, j'adore ! Il y a deux salles, l'une consacrée aux artisans et producteurs, et l'autre aux artistes textiles - exposition d'oeuvres réalisées avec des fibres textiles, comme ce tableau par exemple, qui est constitué d'une tapisserie par dessus une peinture :
Allez, je vous emmène rapidement jeter un oeil du côté des artisans et des producteurs, histoire de vous donner envie d'y aller l'an prochain (sur le site de la Fête de la laine, vous trouverez la liste des exposants et leurs coordonnées). Et je précise au passage que le terme "laine" est réservé aux fibres issues de la toison du mouton, mais que son usage -incorrect- s'étend souvent à d'autres fibres.
De la laine chez Catherine Morel (Atelier Garance), qui n'élève pas de moutons ni ne file : elle achète la laine déja filée, par contre, elle teint et crée des tricots. Ca fait rêver tous ces écheveaux pendus, non ? Et encore, j'ai coupé la photo...
De l'angora chez Dougora, éleveur de lapins angora qui sous-traite le filage et la teinture (ici, écheveaux 70 % angora - 30 % mérinos). J'y apprends qu'un lapin peut donner 700 g d'angora par an (le lapin se brosse pour récupérer ses poils, on ne le tond pas). On peut retrouver ces produits sur le site des Créations du Bochaine, qui regroupe 5 éleveurs.
Ardelaine était présent, mais pas leurs fils ! Par contre, on peut obtenir le catalogue et le nuancier sur demande.
Bien sûr du mohair, label Mohair de France. Les éleveurs de chèvres angora qui fournissent le mohair travaillent en suivant une charte de qualité ; leurs tontes sont regroupées et transformées (filage, teinture) par la SICA Mohair, sorte de coopérative, qui leur redistribue ensuite le produit fini : mohair 100 % et mélange Kid mohair 77 % - soie 23 % (pelotes de 125 m et 25 g, à tricoter en 3,5 au moins, identique à la KSH de Rowan, mais en un peu plus gros). J'ai -encore - craqué pour de la mohair et soie, coloris Pavot (rouge profond).
Les tisserands-designers et les artisans qui travaillent le feutre sont présents chaque année :
La nouveauté de l'édition 2007, une créatrice de bijoux textiles, qui a un sacré coup de patte :
J'ai retrouvé avec plaisir Florence Petit de Canilaine : elle file en particulier les poils de chiens et de chat, et le fait à la demande. Mais attention, c'est le sous-poil qui est utilisé, donc il faut brosser les animaux et pas leur couper les poils ! La "laine" de chien a l'air toute douce, et il faut compter environ 2 ans de brossage avant d'avoir de quoi donner suffisamment de fil pour un pull adulte. Beaucoup de races conviennent, sauf les chiens à poils courts.
Les animations sont un peu toujours les mêmes, mais on ne s'en lasse pas ! L'exposition "tout savoir sur les fibres naturelles" de l'A.T.E.L.I.E.R., un petit manège à vélo (non, ce ne sont pas les enfants qui pédalent, mais un jeune animateur très en forme, pour produire un effet dynamo et fournir de l'électricité au manège). Cette année, il y avait une yourte écologique, la Borilana, réalisée en feutre et en châtaigner du Périgord : il y avait trop de monde à l'intérieur pour que je puisse vraiment apprécier, mais les bruits semblaient étouffés, et surtout, marcher sur le feutre m'a paru plus agréable que sur un tapis. A côté de la yourte et du manège, le petit parc animalier regroupe lapins angoras, chèvres angoras et lamas.
Du côté des artistes, il y avait 44 exposants dans une salle, et une itinérante : Modestine, que j'ai eu la joie de rencontrer sur place, et qui exposait son Pinwheel et son Dotty. La preuve :
Le Pinwheel en vrai est beaucoup plus beau en couleur que sur les photos, car j'y ai découvert des tons chauds que je n'avais pas vus sur son blog. Quant au Dotty, c'est tout simplement superbe ! Nous avons monopolisé une des tables de la buvette que nous avons vite recouvertes de pelotes, livres et nuanciers et nous avons tellement parlé que j'ai manqué rentrer sans ma pogne et ma Pangée, car comme partout en France, les boutiques de Crest ferment à 19 heures ! (et si vous voulez tout savoir, ma pogne était immonde - pas un gramme de beurre, et ma Pangée un peu desséchée à cause de son grand âge !).
Côté tricot
Ce fut une période couvre-chefs... ça me prend comme ça, et hop, j'en fais plusieurs d'affilée. Ca me permet de puiser dans mes restes, sans jamais les épuiser !
D'abord Mosaïc 1 et Mosaïc 2, avec une pure laine d'Anny Blatt en fond (vert amande). Le premier s'inspire d'un jacquard Katia, le deuxième est de ma composition (le pompon est rouge sombre).
Un petit air de printemps avec de l'acrylique blanc cassé et du jaune et du vert pour Giboulées (création) :
Et enfin, une adaptation du modèle choisi pour le premier Knitalone de l'histoire : Variations sur Norway. Pour moi, c'est le Knitalone de Knitalone, ou Knitalone², ou encore le Knitalonissime puisque je suis la seule à ne pas faire ce pull.
La couleur du fond est taupe (gris-beige moyen), et j'ai utilisé pour le jacquard un beau blanc cassé en acrylique (même fil que Giboulées) et un reste de Berlaine.
Tout y est, je n'ai rien oublié (enfin, j'espère !) : les demi-étoiles (j'ai dû rétrécir la frise du bas, je n'avais pas le choix), les côtes 1/1 et la chaînette des bordures.
Oui, c'est un bonnet avec oreilles ! J'ai d'abord tricoté en rond le bonnet, puis remonté les mailles pour les oreilles que j'ai tricotées de haut en bas (j'ai opté pour le jacquard trois couleurs vu le peu de rangs à faire).
Ensuite, la partie de plaisir : remonter des mailles tout autour du bonnet et tricoter 2 rangs de côtes 1/1 avant de rabattre les mailles en alternant les couleurs pour obtenir la chaînette du tour. Présomptueuse que j'étais, je pensais faire ça sur UNE aiguille circulaire puisque le fil peut suivre toutes les courbures. Eh bien non, il n'a fallu deux aiguilles circulaires, une par moitié de bonnet, car si le fil se courbe, il reste la pointe, qui a refusé obstinément de remonter mes mailles de part et d'autre de la pointe de l'oreille !
Et ce Norway qui s'appelait France avant, a acquis des oreilles péruviennes (c'est pour mieux t'entendre mon enfant ...) et une éruption florale en guise de boucles d'oreilles - on aura reconnu les pompons-fleur de Millaine. Voilà donc le Norway à la sauce d'hérétique et d'icônoclaste :
Tout est dans le pompon, vous ne trouvez pas ?
Mille mercis à toutes celles qui ont pris le temps de suivre les aventures du beau Georges la semaine dernière et de me dire bonjour en passant. Je fais FBI portés disparus la prochaine fois ou les Experts ?
A bientôt, vale,
Christine