Contes et légendes
La ville est une jungle. Et j'ai trouvé une petite panthère.
Le 29 octobre dernier, en rentrant chez moi pour midi, un chat noir déboule dans mes jambes, au risque de me faire tomber. Il est jeune et se laisse facilement caresser. Je monte les quelques marches pour accéder à la porte de mon immeuble, il me suit et attend. Pas de collier, mais il a l'air en très bonne santé, son poil est brillant et il n'est pas efflanqué : ce n'est pas un chat abandonné, il a dû s'enfuir.
J'habite sur une avenue. Si je laisse ce chat tout fou dehors, il se fait écraser dans la journée. Je lui ouvre donc la porte, il visite l'escalier puis rentre chez moi. Comme s'il y avait toujours habité, il ne semble pas affolé, ne miaule pas pour sortir. Je réalise que je n'ai rien pour garder un chat, Oscar étant resté à Chambéry. Je file en vitesse au supermarché du coin acheter croquettes, pâtées, litière et tout ce qu'il faut ; Monsieur a faim et dévore.
Je retourne au travail tout en posant des affiches dans mon quartier pour signaler ma découverte, et le soir, rentrée chez moi, réalise l'ampleur des dégâts : que vais-je faire de ce chat ? Pas de tatouage visible, pas de collier, et je ne peux pas le garder. Comment retrouver ses maîtres car je suis sûre qu'il en a ? Il est hyper câlin, et s'est installé chez moi sans complexe : il ne me donne pas l'impression du tout de chercher son ancienne maison ! Il n'abîme rien, et s'est pris d'amitié pour un carton d'Amazon.fr dans lequel il passera beaucoup de temps lors de son séjour (et qu'il me bousillera complètement). Je lui donne un bouchon en plastique pour jouer, car je n'ai rien d'autre, sinon un ruban que j'agite et la sempiternelle aiguille à tricoter (ça marche toujours !). Plus une baguette chinoise en bambou qu'il a amplement mutilée en quelques jours...
Ce n'est que le lendemain que je lui amènerai des balles de ping-pong ; ah ! les parties de bonds et de cache-cache avec sa(ses) balles et ma séance de gym tous les soirs avant de me coucher, à quatre pattes pour chercher où il les avait planquées (car les voisins à 2 heures du matin n'apprécient pas trop les bruits de course et ceux de la balle de ping-pong qui rebondit sur le carrelage...).
Je trouve un super site sur lequel je m'empresse de mettre une annonce : http://www.perdus.fr .
Samedi 30 octobre : je travaille ce jour-là. A midi, toujours aucun appel ni sur mon lieu de travail ni à la maison, pas de réponse à mon annonce. On arrive à un long week end, je commence à angoisser un peu. Je le photographie, histoire d'avoir un souvenir, et oublie de supprimer le flash pour la première photo. Et à l'écran, j'ai presque un arrêt cardiaque : une tache attire mon attention dans son oreille, j'agrandis, ... un tatouage !
Et j'étais passée à côté ! Bon, le chat est noir et ça ne saute pas aux yeux. Là, je me sens plus légère, je vais donc pouvoir retrouver ses maîtres.
Deuxième étape : lire le tatouage. Comment vous faites, vous, avec une jeune chat turbulent qui n'a qu'une envie, c'est de jouer et que vous devez lui retourner l'oreille ? Et que vous avez de mauvais yeux ? Je m'arme donc de mes lunettes les plus fortes, d'une loupe, d'un crayon et d'un papier, et essaye de retourner l'oreille de ce félin pas coopératif du tout... En plus, le tatouage est difficilement lisible, j'hésite entre un G et un 6. Mais je note, prends tous les numéros de téléphone des vétérinaires d'Annecy, celui du Fichier National des félins qui répertorie les tatouages, et celui de la SPA (tout est fermé entre midi et deux bien sûr) et je retourne au travail.
L'après-midi : impossible de joindre aucun vétérinaire ni le Fichier National. Je suppose que le samedi après-midi, il n'y a plus personne ? La SPA me répond qu'il faut passer par ce fameux Fichier National et qu'ils ne peuvent rien pour moi ! Il va falloir que j'attende mardi car lundi, c'est le 1er novembre, férié.... Le soir, des enfants sonnent pour réclamer des bonbons, et je réalise que ce petit chat noir est arrivé au moment d'Halloween, drôle de coïncidence, non ?
Le miron se fait parfaitement bien à sa situation : il mange bien, joue, s'est trouvé LE BON fauteuil pour dormir, s'acharne sur ce pauvre carton dans lequel il a installé son bouchon en plastique, ne miaule pas, dehors ne lui manque pas, et il a plein de caresses.
TOUT VA BIEN POUR LUI.
Mais moi, je lui susurre "aie confiance",
je vais les retrouver tes maîtres, même si tu n'en as cure !
Mardi 2 novembre : le Fichier National des félins me donne enfin le nom du propriétaire... la SPA d'Annecy ! Passé le premier choc, ça me semble impossible, la SPA étant à 30 ou 40 km de chez moi. J'appelle la SPA qui me donne le nom de la propriétaire actuelle qui n'a visiblement pas informé le Fichier National alors qu'elle a adopté le chat en septembre 2009, et 2 numéros de portable. Le chat, petit matou, s'appelle Bagheera (ça vous étonne ? mais la panthère noire est bien un mâle dans le livre de Kipling ainsi que dans le dessin animé de Disney) Je laisse un message sur les deux et j'ai enfin un appel dans l'après-midi. Bagheera est reparti le soir chez lui, de l'autre côté de 2 boulevards. C'est sa deuxième fugue.
Alors ce gros chat aux yeux fluo,
m'a donné envie de tricoter de nouveau mon bonnet Witch cats que vous pouvez trouver ici ou sur Ravelry.
Golden eyes, tricoté avec des restes, 4/5 ans :
Golden eyes marque la fin d'une courte période de bonnets, tous improvisés ; il y avait longtemps que je n'en avais fait.
Bayarose en Baya de Cheval Blanc, 1-2 ans
Norwegian memory, en Memory de Katia, 8-10 ans
Bleu de sèvres, en Sèvres de Textiles de la marque, 1-2 ans
et 2 feuilles - 3 perles, en Sèvres de Textiles de la Marque, 2 ans
En parallèle, j'ai tricoté la Delight et l'alpaga de Drops pour en faire un petit châle. Après avoir tâtonné, le voilà fini, mais juste tombé de aiguilles -et encore, il faut que je fasse une petite bordure je pense. Un vrai régal ces deux coloris ensemble ! J'espère qu'une fois bloqué, il ne me décevra pas. Une photo est floue, désolée, mais la lumière n'était pas terrible :
Il ne me reste plus qu'à le terminer, écrire le patron - et le traduire si possible avant Noël...
D'ici là, je vous souhaite à tous et à toutes une excellente semaine !
A bientôt, vale,
Christine